Dans la nutrition ayurvédique, les saveurs ont une importance capital. Cette science millénaire de la guérison, d'origine indienne, considère que la digestion des aliments, et digestion veut bien dire l'absorption et élimination correctes des aliments par le corps, commence par la satisfaction des saveurs physiquement distribués sur la langue ou sens du goût.
Deepak Chopra, dans son livre Le poids qui me convient écrit : "Pour l'Ayurvéda, un régime n'est équilibré que s'il ne tient pas compte des saveurs et des arômes en plus des protéines, des glucides et des lipides. Quand les papilles sont en contacte avec un aliment, elles envoient des nombreuses informations aux Doshas (les trois constitutions de la nature: vata, pitta et kapha). Ces informations sont si précieuses que l'Ayurvéda a classé les aliments en six saveurs: le sucré, l'aigre, l'amer, le salé, le piquant et l'astringent."
Ces informations apportés par les saveurs, récupérés lors du premier stade de la digestion dans la bouche, aident sans doute à une meilleur digestion, ce qui est, selon l'Ayurvéda, la plus garantie de santé. Ça veut dire que la plus part de maladies, considéré par l'Ayurvéda comme déséquilibres des trois Doshas, et des éléments air, éther, feu, terre et eau de notre constitution, sont liés à notre mode de vie dont l'alimentation a un rôle très important.
On mange excessivement. Des grandes quantités de nourriture, assez souvent, sans aucun respect de notre corps. Malgré l'excès ou la suralimentation (je parle de la société occidentale de consommation) on ressent souvent la faim, ou en tout cas, un sentiment de ne pas être satisfaisait. Comment ça peut arriver que une heure après avoir mangé on puisse avoir faim ? La réponse pourrait être dans l'insatisfaction des six saveurs.
Ce n'est pas difficile de s'apercevoir que dans nos sociétés occidentales, les saveurs qui dominent sont le sucré et le salé. Ça ne veut pas dire qu'on ne connaît pas les autres, ou qu'ils sont complètement absents, mais ils sont moins présents dans nos repas. Peut-être, ça serait les Etats-Unis le pays où la prédominance des goûts sucré et salé soit la plus flagrante, ce n'est pas alors rare qu'ils s'agisse de la société qui signe la création du fast-food et tout type de nourriture conservé. Un combo de MacDo (ou autre fabriquant de hamburgers) est essentiellement sucré et salé, et j'ai écouté maintes fois qu'on a faim une heure après avoir englouti une telle quantité (je veux dire un tel volume) de nourriture. Je me demande si le manque de satisfaction des six saveurs, ne serait en grande partie la raison d'autant de problèmes de poids, et spécialement de la croissance des taux d'obésité chez les enfants et les adultes, actuellement.
Le manque des autres saveurs pourrait expliquer l'insatisfaction et la faim subséquent. Comment être rassuré de manger tous les six saveurs ? Ce n'est pas ésotérique, ni vraiment compliqué. On trouve tous les saveurs dans la nature, mais il faut savoir bien les combiner.
Des exemples des goûts, faciles à inclure dans vos repas :
Sucre : sucre, miel , riz, pâtes, lait, crème, beurre
Aigre : citron, fromage, yaourt, prunes, vinaigre
Salé : Toute nourriture salée
Piquant : poivre, piments, gingembre, épices fortes
Amer : Salades en général (endives, frisés)
Astringent : haricots, lentilles, grenades, pommes, poires
Plus d'information sur les six saveurs, la nourriture et le jeûne sur Le monde du Yoga.
Mais il ne suffit pas de les avoir dans nos repas, spécialement quand on a des habitudes qui peuvent nous empêcher de bien sentir les six saveurs. Le plus important c'est de diminuer la consommation des sucres, qui est le saveur le plus fort, il peut s'imposer au point de ne pas vous laisser sentir les autres. En plus il est tellement lié à notre besoin de réconfort, qu'il possible qu'il soit utilisé comme un moyen pour nous faire tenir des moments difficiles ou pour récupérer un peu de l'énergie qui manque. L'autre goût mangé en excès est le salé, qui peut aussi nous empêcher aussi de sentir d'autres plus subtils et moins aimés.
Le plus important, c'est de savoir que la sensation des saveurs est aussi lié à notre perception. Ainsi, ne soyez pas étonné de trouver que non seulement vous n'aimez pas trop certains saveurs, mais que plus conflictuel encore est le fait que vous ne les sentez pas. Pour résoudre ce problème, commencez par éviter de trop manger en général, ça épuises nos papilles, nous laissant dépourvus des outils pour sentir tous les saveurs. Ensuite, vous pouvez aussi jeûner, et redonner à vos papilles la sensibilité perdue. Sinon, faites une thérapie recommandé par Chopra, qui consiste à prendre chaque matin une cuillère d'huile de sésame chaude et gardez-le dans la bouche quelques minutes, et puis rincez avec de l'eau chaude.
Pour conclure, les six saveurs ont une influence sur notre métabolisme et notre psyché. Ça peut expliquer pourquoi les mono-régimes de amaigrissement, qui éliminent certains types d'aliments et privilégient juste quelques peux, sont destinés à l'échec. Vous restez à la viande et la salade pendant une semaine et la suite ne peut pas être qu'une perte de la notion de satisfaction, parce qu'il y a eu des saveurs absents de votre régime. Le problème c'est que une fois fini le régime, vous n'allez sûrement pas chercher les saveurs qui ont manqué lors de votre période de restriction, mais ces saveurs qui vous estimez les plus, le salé et spécialement le sucré, le grand remontant. Ça explique pourquoi les sucres sont plus appétissants quand on a très, très faim.
Alors, commencez de maintenant à prendre conscience de vos goûts et des saveurs. Le premier pas pour retrouver avec plaisir la vitalité de vos papilles et votre équilibre.
Dans un prochain billet, quelques aliments qui portent tous, ou presque, tous les saveurs, et qui nécessairement peuvent vous aider à rééquilibrer vos repas, quand il manque quelque chose.
Bonjour,
J’ai longtemps hésité avant de vous envoyer ce ‘’petit’’ mot car j’avais peur de ne pas savoir comment exprimer ce que je veux dire et surtout, peur de vous embêter tellement ma démarche va vous sembler incongrue….mais j’ai finalement décidé de me lancer !
Votre blog est une sorte de ‘’révélation’’ pour moi.
Vous exprimez parfaitement les choses auxquelles j’aspire, les difficultés que rencontre un végétarien/végétalien, votre démarche nutritionnelle liée au yoga….tout ce que j’essaie d’intégrer progressivement, par le biais de mes recherches personnelles.
Un peu comme si votre blog faisait la synthèse de mes tribulations et je voulais vous en remercier, tout simplement.
En ce qui me concerne, je n’en suis qu’aux prémices du végétarisme (pas tout à fait 1 an) : j’ai commencé cette démarche depuis quelques mois et j’essaie doucement de la faire comprendre à mes proches, ce qui est loin d’être facile car j’ai des parents médecins… Ils ont – par définition - réponse à tout et j’ai parfois du mal à trouver les bons arguments pour leur prouver qu’on peut être végétarien et non carencé.
Si j’ai aussi longtemps hésité à vous écrire, c’est que j’aimerais vous poser une question qui paraîtra peut-être très superficielle mais malheureusement, qui ne l’est pas pour moi compte tenu de mon histoire personnelle.
J’ai presque 33 ans. J’ai été anorexique à 16 ans puis boulimique à 22 ans après le divorce de mes parents. Ces deux périodes de ma vie ont laissé d’importantes séquelles psychologiques et physiques. ‘’Psychologiques’’ car j’ai désormais un rapport assez sévère et rigoureux avec la nourriture, ‘’physiques’’ car mon corps, longtemps bousculé, a mis très longtemps à retrouver un semblant d’équilibre.
Bref, il est temps que j’en vienne au fait !
Depuis que je suis végétarienne, je mange forcément beaucoup plus de céréales et de légumineuses…aliments que j’avais, il y a quelques années, proscrits de mon alimentation car je les jugeais trop caloriques.
Malheureusement je constate que malgré tous mes efforts et toute mon attention, ce type d’alimentation me fait grossir….or après avoir lutté contre les kilos accumulés lors de ma boulimie, je suis très stressée lorsque la balance recommence à faire des siennes.
Lorsque que j’avais l’alimentation de ‘’monsieur et madame tout-le-monde’’, je n’avais pas de problème pour stabiliser mon poids : un poisson et des légumes et hop ! le tour était joué.
Maintenant, je me sens obligée de manger beaucoup plus de céréales et de légumineuses afin d’être sûre d’apporter l’énergie et les vitamines nécessaires au bon fonctionnement de mon organisme.
C’est donc un comble : je trouve enfin un mode d’alimentation qui me correspond physiologiquement, psychologiquement et intellectuellement et il a pour conséquence….la seule chose dont j’ai réellement peur : me faire prendre des kilos !!!!! (malgré le yoga que je pratique quotidiennement)
Voilà, vous savez tout….je me disais que vous auriez peut-être des conseils à me donner compte tenu de votre expérience.
En tous cas, si vous avez déjà pris le temps de lire ce mail : merci beaucoup !
Et si jamais vous en avez encore un peu pour me répondre, merci 1000 fois !!!
Très bonne continuation à vous. Ne vous arrêtez pas !!
A bientôt
Frédérique
Rédigé par : frédérique | 29/01/2007 à 15:49
Chère Frédérique
Un grand merci pour votre confiance. Je suis vraiment touchée !
Je comprends bien votre problème. Il peut arriver que certains personnes grossissent un peu ou même beaucoup avec un régime végétarien. Les raisons peuvent être diverses, et pas forcement un excès de nourriture ou une conséquence du besoin de manger plus aliments caloriques pour pouvoir combler les besoins nutritionnels, en absence des produits d’origine animale.
Je ne suis pas une experte dans la matière, mais je suis aussi sensible à la pression qu’on met aujourd’hui sur l’image et particulièrement sur le poids, en correspondance avec une image de beauté très mince. Mais ça fait partie du végétarisme aussi de renforcer sa confiance en soi-même et de se débarrasser des habitudes alimentaires qui correspondent à d’autres systèmes de pensé, comme compter des calories par exemple, puisque le but est de manger sain et équilibré avant tout.
Vous avez déjà pris quelques bonnes décisions. Faire du yoga vous permet de calmer l’esprit, développer plus de confiance en vous-même et apprendre à lâcher prise, au même temps que vous bougez votre corps, en l'assouplissant. Mais je vous recommanderais aussi de vous initier à la méditation. Une combinaison des deux pratiques, liés inextricablement, vous permettra d’avantage retrouver la paix d’esprit nécessaire à toute véritable guérison et à l'équilibre.
En autre, si vous avez trouvé dans le végétarisme un régime qui vous convient, vous devrez maintenant l'ajuster à vos propres besoins. Il serait très important de manger selon votre constitution ayurvédique (Vata, Pitta, Kapha) que vous pourriez obtenir en consultant un praticien ayurvédique.
Sinon, je vous recommande le livre de Deepak Chopra "Le poids qui me convient", que j’ai mentionné plus haut dans la note. Il pourrait être un guide utile pour vous. Il n’y a rien de très original dans son contenu, puisqu’il répertorie les principes de la nutrition ayurvédique, mais son approche très spécifique, lié aux problèmes de poids qui tracassent la plupart de gens aujourd’hui, permettent de simplifier et d'accéder plus rapidement à des informations qui vous prendront beaucoup de temps à trouver et à assimiler.
Donnez moi un peu de temps, quelques jours, pour organiser une petite liste de mesures qui pourraient vous aider à contrôler votre poids tout en suivant un régime végétarien nourrissant et équilibré. Soyez soulagez, ce n’est pas un problème qui vous est propre, je crois qu’il aura beaucoup de gens très intéressés en savoir comment réussir son régime végétarien sans grossir.
Entre tant, préférez les céréales plus légers comme le couscous, le quinoa et éventuellement le riz basmati. Prenez votre repas le plus important de la journée entre 10h et 14h, pendant ce cycle, le feu digestif est beaucoup plus puissant. Mangez votre dîner avant 19h, le métabolisme ralenti à partir de 18h, à partir du moment où le corps se prépare pour le repos, le sommeil. Pour le dîner préférez des potages de légumes avec un morceau de pain complet et quelques noix. Evitez les grignotages, spécialement les farines et les sucres, préférez toujours des fruits. Evitez les desserts, si vous tenez vraiment à manger des sucreries faites-le entre les repas, comme collation, du même les fruits, à manger entre ou avant les repas. Prenez une petite rondelle de gingembre frais avec une pincé de sel avant de manger, ça accroît le feu digestif. Evitez trop remplir l’estomac, et après avoir mangé, prenez du lassi, un mélange de yaourt nature et la même quantité d’eau, ça facilite la digestion.
Entretenez votre paix intérieur, il n’y a pas de mieux pour retrouver son équilibre !
Rédigé par : Kelly | 29/01/2007 à 22:16