Après tous ces repas exquis qui dessinent la face des fêtes de Noël et de fin d'année, rien de plus pertinent que jeûner. Je veux dire arrêter de manger, ou ce qui est plus exact donner un repos à notre système digestif.
Le jeune est à la mode, redécouvert par la panoplie de magazines qui offrent dans chaque numéro une méthode infaillible et innovatrice pour perdre ces quelques kilos de plus : après Noël, avant l'été, et à n'importe quel moment, parce qu'il y a toujours quelques kilos à perdre. C'est vrai qu'on peut toujours fondre, toujours par rapport à sa complexion, puisque, pendant le jeune on ne mange pas, mais il y a le risque, même très sur, de les récupérer peu après si on ne profite pas du jeûne pour remettre aussi en question et retravailler ses habitudes alimentaires.
Il me semble très important la bonne raison de faire un jeûne. Si l'unique but, c'est de ressortir ces pantalons qu'on portait lorsqu'on avait 15 ans, il vaut mieux essayer d’autres méthodes. L'idée de suivre un jeûne doit comporter une grande responsabilité, et surtout une véritable conviction du besoin de se purifier, de se restaurer, de rajeunir et de renforcer sa volonté.
La pratique du jeune est considérée l’un de Kriyas (del Sanscrit action, effort) , ou de méthodes de purification, utilisées dans le Yoga et l'Ayurveda. Bien évidement, cette pratique n'est pas exclusive à la science millénaire du yoga, mais loin de toute prescription strictement religieuse, j'ai découvert le jeûne comme un moyen de travailler dans ma conscience du corps et de croître ma capacité de concentration.
Pendant mon premier jeûne, il y a déjà presque deux ans, il y a eu beaucoup de gens dans mon entourage choqué parce que la plupart d'entre eux ont grandi avec la croyance de qu'il faut se nourrir, au point de se surnourrir. Les animaux, plus à l'écoute de ses besoins, ont l'habitude de jeûner lorsqu'ils sont malades, et même les humains, dédiés à ignorer les signaux naturels du corps, on ressent une diminution de l'appétit lorsqu'on est souffrant.
Soyez rassurés, on n’a pas besoin de manger tout ce qu'on mange tous les jours. D'ailleurs, pour être tranquille au sujet du jeûne, il faut partir de la base selon laquelle le corps a besoin d'énergie pour fonctionner, tel qu'une voiture a besoin de combustible, c'est pourquoi on mange en principe. Cette énergie est nommé Prana en sanscrit, et est obtenu à travers l'air qu'on respire et à travers la consommation d'aliments, fondamentalement, mais pas seulement.
Dans la deuxième voie de prise d'énergie, donc l'alimentation, ce beau mécanisme qui est le corps peut se maintenir dans deux modes complètement naturels. L'un est grâce à une source externe d'énergie, qu'on pourvoit quand on mange, et l'autre à travers la consommation d’énergie stockée dans notre corps. Pendant le jeûne, le corps passe d'un mode de consommation dépendant de l'extérieur à un mode d'autonomie. Lorsque le corps rentre dans le deuxième mode, intelligemment, le corps d'adapte à ses propres ressources d'énergie, ce qui lui permet de tenir dans une situation d'austérité.
Bien sûr, le corps, habitué au mode de consommation externe d'énergie, et surtout habitué à l'effort d'avoir à redistribuer l'excès, émet des signaux d'alarme lorsqu'il ressent une absence de nourriture. On peut ressentir de maux de tête, de la fatigue et tous ses symptômes typiques lorsqu'on commence un régime d'amaigrissement. La différence du jeûne par rapport aux régimes, c'est que, dans les régimes, on continue à entretenir le mode d'obtention des énergies par consommation d'aliments, donc externe, ce qui fait que le corps exprime toujours son manque. Pendant qu'avec le jeûne, on oblige au corps à passer au stricte mode d'autonomie, ce qui lui permet de s'habituer et quelque part de comprendre dans très peu de temps, qu'il n'aura pas de l'énergie externe pour satisfaire ses besoins et qu’il lui faudra faire avec ses réserves, sans panique.
Il est recommandé de se renseigner avant de jeûner. Il y a des règles très strictes à suivre pendant la pratique, notamment par rapport à la constitution et l'état de santé de chacun (par exemple une personne faible, après une maladie, ou une femme enceinte, doivent s'abstenir de jeûner). Mais en plus, il faut savoir comment se préparer avant le jeune, comment reprendre la consommation d'aliments, et aussi, quels sont les moments le plus propice pour faire un jeune, étant les saisons le plus recommandés l'automne et le printemps.
Pour savoir plus sur le jeûne...
Si vous voulez juste faire un ou deux jours de jeûne, voici quelques recommandations :
- Choisissez le type de jeûne : à l’eau, aux bouillons de légumes,
aux tisanes ou aux jus de fruits. Je recommande aux tisanes, parce que
ça permet de maintenir l’équilibre acide basique du corps pendant le
jeûne, mais évite les difficultés des jeûnes aux jus de fruits, qui
apportent des sucres, ce qui rend plus difficile le passage au mode
d'autonomie.
- Pour les maux de tête : préparez de l’eau à la menthe comme une tisane, et buvez-la préférablement chaude.
- Couvrez-vous très bien, parce que la température du corps descend
par manque d’énergies chauffantes, provenant de ce qu’on mange. L’hiver
n’est pas le meilleur moment pour jeûner, mais un ou deux jours vous
redonneront de l’éclat.
- Restez au calme ou essayez d’adapter vos activités à une période très propice à l’introspection.
- Pour reprendre l’alimentation normale, évitez les repas trop
exigeants, gras et lourds. Préférez des légumes cuits et des soupes.
Si un jeune plus long vous tente, voici quelques lectures utiles :
- Jeûner pour revivre de Albert Mosseri
- Comment revivre par le jeûne du Dr. H. Lützner
Parmi les bonnes choses que vous obtiendrez après le jeûne, c'est une nouvelle approche aux saveurs. Pendant le jeûne tous les sens se nettoient en vous permettant de découvrir qu'on a besoin de très peu pour satisfaire les papilles.
Jeûner, ce n’est pas seulement passer une semaine ou deux sans manger, on peut intégrer cette habitude peu à peu, en arrêtant de manger pendant la matinée ou pendant le soir. Adoptez le jeune pour vous rééquilibrer et sentez comment une telle habitude vous offrira une plus grande volonté et contrôle de ce que vous mangez. Et si l’on est ce qu’on mange, alors…
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