Pendant ma grossesse j'ai dû abandonner partiellement le régime yogique. J'ai gardé une alimentation végétarienne mais je me suis vue dans le besoin de lâcher un peu mon style de vie, qui m'imposait trop d'interdits, ce qui fait toujours très difficile de trouver des solutions à mon repas en dehors de chez moi ou dans des situations non planifiées.
Dans aucun moment j'ai douté de la pertinence de rester végétarienne pendant la grossesse, malgré les opinions contraires des membres de ma famille. Je dois avouer que si bien je me sentais très sure de mon choix, je sentais aussi le besoin de répondre de la meilleure façon possible aux exigences de l'état de grâce en gardant mes convictions. Il y avait une partie de moi qui me disait que si quelque chose marchait mal tous pointeraient leur doigt sur moi en disant que c'était la faute des légumes. Il me fallait me couvrir encore plus, comme d'ailleurs c'est l'habitude d'un végétarien.
Je ne suis pas du genre à éclater mes repas en mille morceaux pour identifier leurs apports nutritifs, mais le moment m'exigeait plus d'expertise. Alors j'avais quelques craintes : le fer, le calcium, la vitamine D et la vitamine B12. Je savais que l'hémoglobine chute pendant la grossesse donc il me fallait être plus attentive que jamais d'inclure des aliments riches en fer, même si je mange régulièrement des lentilles et du sésame, et mon hémoglobine a été toujours à un bon niveau. Un possible manque du calcium m'a fait reprendre la consommation de laitiers que j'essayais de laisser de côté depuis un certain temps suivant les directrices ayurvédiques. Mais c'était surtout la connaissance exacte du fait que la vitamine B12 n'est pas présente dans aucun légume, mais dans les produits d'origine animale, qui m'invitait à prendre plaisir avec des laitiers. Pas facile pour quelqu'un qui n'aime pas le lait, mais c'était nécessaire, puisque même dans l'ayurveda le lait est considéré comme un aliment indispensable pendant la grossesse, très nourrissant. Jusqu'ici pas de vrai changement puisque le régime yogique prescrit la consommation des produits laitiers frais. Mais pour contribuer de façon plus efficace à l'ingestion de protéines et de la vitamine B12, j'ai dû aussi accepter de consommer des oeufs de temps en temps. Ça me permettait entre autres choses d'accepter l'envie de me gâter de la part de ma famille, pour qui tout dessert est fondé sur la qualité émulsifiante des oeufs, donc pas de sucre sans oeufs à nos tables.
Même si je ne consommais pas beaucoup, car le système digestif perd aussi l'habitude de se battre contre des aliments très exigeants, en réalité, la consommation des oeufs présentait une autre contrainte, celle du au risque de les manger crus, dans des produits qu'on adore comme la mayonnaise, la sauce hollandaise, le tiramisu, les crèmes, etc. Ces risques pendant la grossesse s'appellent la listériose et la salmonelle. C'est pourquoi alors que j'acceptais de manger des oeufs ou des préparations avec des oeufs, je suis resté fidèle à la mayonnaise sans oeufs que je prépare toujours, extraite du livre The yoga Cookbook: vegetarien food for body and mind. Voilà une solution facile, nutritive et très saine de retrouver le goût de la mayonnaise pendant la grossesse.
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