En fait je ne les gère pas !
Je l'ai déjà dit maintes fois je suis l'unique végétarienne dans ma famille. L'idée de revenir sur le thème m'est venu comme réponse à la question de Stéphanie : Est-ce que ton mari a la même alimentation que toi ? Sinon, comment gères-tu vos repas différents ?
J'ai le besoin de dire que je n'étais pas végétarienne lorsque je l'ai rencontré, je veux dire à mon mari. Mais surtout il me faut dire qu'avec lui et une fois venus en France, j'ai tout goûté y compris beaucoup de préparations avec de la viande, que je n'avais jamais aimé auparavant. Ensuite, reprendre le végétarisme n'a pas été une décision tranchante. Ça a été un processus assez doux, car très profonde, ce qui nous a permis de nous adapter à cette différence imposé par quelque chose qui avait été avant très important à partager dans nos vies, la nourriture.
Notre plus grande chance c'est de nous respecter mutuellement. Il respecte mes choix végétariens, et encore plus compliqués, les choix ayurvédiques. Moi aussi je respecte ce qu'il choisi pour manger. Entre nous il n'a jamais eu des échanges dans lesquels on déqualifie l'autre pour ce qu'on mange, au contraire lui est très solidaire lorsque je suis dans des situations peu favorables à mon régime. Je crois que c'est le plus important, respecter ce que chacun décide c'est le plus convenable pour lui. Ce n'est pas parce que je suis végétarienne que les autres me semblent erronés et j'attends la même chose des autres, la compréhension de mon choix.
Un chose très important c'est de prendre le temps d'expliquer à son partenaire ou à d'autres membres de la famille, les bonnes raisons de son choix de devenir végétarien, sans trop insister dans le besoin de changer et sans essayer de les évangéliser. Il y a beaucoup de documentation sur le sujet et une fois le chemin commencé, tout fait un sens, plus des légumes ne peut pas être mauvais. Dans mon cas, le fait d'être végétarienne m'a exigé beaucoup de travail d'enquête pour mettre en place une alimentation équilibré et Mihai m'a toujours accompagné dans mes recherches et mes découvertes. Ça prend du temps mais c'est indispensable et puis c'est vraiment passionnant de voir la nourriture avec plus de conscience, comme quelque chose de plus signifiant que ce qu'on aime.
Très rapidement Mihai a compris qu'il était important de diminuer la consommation de viande rouge, et c'est lui-même qui l'a décidé progressivement. Aujourd'hui il est conscient des effets immédiats de la consommation de viande rouge chez lui : de l'acidité stomacal, de la lourdeur et des douleurs musculaires.
Un végétarien a besoin de prendre conscience de ce qu'il mange en général, mais en plus de passer du temps à bien choisir les matières premières, il faut surtout s'investir dans la cuisine, pour retrouver le goût des légumes sans perdre de vue la qualité nutritive. J'ai aussi l'intérêt de montrer à Mihai que manger végétarien ne veut pas dire s'interdire le plaisir des goûts. Pour moi c'est facile car c'est moi le chef à la maison. Le problème c'est que Mihai ne cuisine pas du tout. Alors sans vraiment le décider formellement, on a choisi de faire de notre maison un sanctuaire végétarien. ça veut dire qu'il mange comme moi à la maison. A mon tour, lorsqu'on mange ensemble j'essaie de préparer des choses plus ludiques et parfois moins "parfaites" pour moi, mais c'est un compromis.
Dans ce sens, ne pas seulement le fait d'être moi végétarienne et lui omnivore, impose des mesures particulières. Nous sommes aussi antithétiques d'un point de vue ayurvedique. Il est tout Kapha, grand, posé avec tendance à prendre du poids, mois je suis Vata, petite, mince et avec la tête dans l'air. Mais c'est souvent comme ça, bien qu'on trouve bien sur des tendances dans une famille où tout le monde peut être Kapha ou Pitta ou Vata, le plus souvent chaque individu a besoin d'une alimentation particulière et personnalisé. Ce-ci pas seulement à cause de sa constitution de base, mais aussi du à son état de santé actuel. Moi j'ai besoin d'une nourriture très nourrissante en plus à cause de ma constitution Vata, mais aussi pour l'allaitement et la période post-grossesse en général. Lui il a besoin d'une nourriture plus légère, moins nourrissante et aussi plus épicé. Dans ce sens, je suis très consciente de ses besoins aussi comme de mes besoins. Dans un plat végétarien composé avec les mêmes mets, il y a des differences entre son plat et mon plat. Pour lui, je sers plus de crudités, plus de légumes et moins de céréales car c'est du saveur sucré et en général plus kaphagénique.
En ce qui concerne la viande et d'autres produits d'origine animale restent pour lui des expériences loin de la maison, et ça se passe plutôt bien. Sinon, lorsqu'on mange dehors, on choisi des endroits dans lesquels les plats végétariens soient bien intégrés. C'est pour quoi nous choisissons souvent de manger italien, des restaurants qu'en général offrent un bon panaché pour tous les goûts, même si pour moi c'est un choix moins parfait puisqu'il y a beaucoup de mélanges non souhaités selon l'ayurveda et aussi beaucoup de solanaceas (tomate, aubergine, poivron). En plus des italiens, nous fréquentons aussi des libanais, grecs, japonais et bien sûr des indiens. En général j'évite des restaurants végétariens à Paris, car soit il y a trop de champignons que je ne mange pas, soit trop de plats qui prétendent satisfaire l'envie de viande des végétariens.
La meilleure preuve de la compréhension et la confiance de Mihai de mon choix, c'était pendant la grossesse, période pendant lequel je continue à manger végétarien avec juste la tolérance des œufs dans des préparations. Aujourd'hui il m'a confié son désir que Lila, notre petite de 9 mois, soit végétarienne, car il croit que nous sommes végétariens à l'origine, que manger des produits animaux est une déviation de notre nature, et puis, il croit que ça sera toujours plus facile pour elle de manger d'autres choses en ayant une base solide dans la nutrition végétarienne et ayurvédique.
Finalement, pour préserver notre équilibre, même dans les differences, ça ne me dérange pas qu'il mange de la viande et en plus si je peux de temps en temps satisfaire ses envies je peux ajouter dans mon panier du saucisson ou du jambon ibérique. Je sais que ça peut sembler contradictoire avec la pratique de non-violence Ahimsa, mais on ne peut pas juste couper avec ce qu'on est sans plus. Et puis il adore mes soupes, même si ma dévotion pour le Kitchari le fait rire, parce que pour lui ça ne peut pas être un plat mais une garniture.
Avant tout ce qui compte c'est le respect de l'autre !
Tres interessant. Merci !
C'est bien de constater que tout ceci peut marcher, entre gens intelligents qui se respectent.
Pour Lila, tu as raison : autant lui donner de bonnes bases nutritionnelles ; c'est ce qui manque a tous les enfants, de nos jours. Rien ne l'empechera, un jour, d'essayer la viande si elle veut. Elle aura le choix mais aura au moins une bonne base.
Bravo ! Bonnes fetes, encore, et gros bisous !
Rédigé par : Stephanie | 12/12/2007 à 19:12
Ca s'est passé exactement comme toi mon apssage au vegetarisme, et c'est arriva apres l'arrivee de ma fille; je susi la seule aussi a etre vegetarienne, et en te lisant , je vois que nous avons le meme mode de fonctionnement dans la famille.
bonne journée
stephanie ( une autre )
Rédigé par : stephanie | 19/01/2008 à 16:45