L'invité végétarien

Le doux retour : Part III

Un troisième volet et c'est fini. Je serai à nouveau installée à cette addresse. Pour finir avec l'arrivé je crois qu'il est pertinent de dire que je n'habite plus à Paris. Depuis deux ans nous habitons à Londres, ville dans laquelle être végétarien n'est pas une demarche suicidaire. 

J'adore habiter ici, une ville si grande et paradoxalement si douce de tout point de vue. Je respire ici un grand respect pour mon régime. Malgré ceci, c'était lorsque je suis venu m'installer à Londres que j'ai commencé à manger de temps en temps du poulet et du poisson, en suivant la recommandation de mon médicin ayurvedique, Philippe Maugars, qui reste une de bonnes raisons pour visiter ma ville d'accueil pendant tellement d'années.  Depuis qu'on est demanagé les voyages se sont multipliés ne laissant parfois que très peu de choix pour satisfaire mon régime. 

Si on serait plus souvent à Londres je ferai plus la cuisine, et puis c'est un fait, n'importe quel restaurant aura toujours des plats vegetarien et même vegetalien, sans compter avec la vaste offre de bons restaurants 100% vegetarien, 100% bon, 100% gourmet : Mildred's et  The Gate pour mentionner quelques uns de mes coup de coeurs. 

A bientôt !

 

 

Le doux retour : Part II

Je me demandais toute de suite après avoir publié une première note après trois ans, pourquoi une "Part I", après tout un retour est un retour. Je suis là à nouveau, alors quoi encore ? 

En bien, il y a encore, ce retour n'est sans changements par rapport à celle que j'étais avant. Cette parenthèse pas très enchantée du côté des omnivores m'a permis de revoir mon tableau des lois végétariennes, tellement contraignantes. 

Voici une liste des choses qui ont changé : 

* Un nouveau trait: La flexibilité. J'ai appris à mieux m'adapter. Ce qui veut dire que si bien je peux déclarer avec fierté que je suis végétarienne, je serai prête à mieux survivre dans des circonstances adverses, très adverses, et je sais bien que ça peut arriver. Ça veut dire que si je n'ai que des frites à manger, je préfèrerai manger un peu de poisson frais ou même du poulet ou un dessert fraichement fabriqué par mon hôte, qui bien sûr aura des œufs comme base. J'essaierai de ne pas trahir mes principes de non violence et profonde croyance dans les avantages nutritives d'un régime végétalien, mais je serai moins prête à arrêter de manger comme auparavant et surtout je serai beaucoup plus poli lorsque lors d'un dîner il ne me restera rien de plus à manger que des feuilles vertes avec une vinaigrette (que d'habitude je ne mange pas, la vinaigrette). 

* Ces légumes acceptés, bannis auparavant. Le régime végétarien des yogis, ces gens qui pratiquent le Yoga impose beaucoup d'interdictions en plus des produits d'origine animale. La raison pour ceci est qu'autant que ces produits, il y a aussi des légumes qui peuvent affecter la digestion et la bonne disposition du mental à la méditation. Les solanacées donc le poivron, les tomates, les aubergines, en plus l'oignon et sa famille, l'ail, sont tous des excitants que j'ai réappris à apprécier en petites quantités et de temps en temps lors de cette période. 

* Oui aux bonnes fruits mais…  J'adore les fruits ! Pas de problème avec cette passion sauf que même les bonnes choses en excès deviennent nocives. J'ai découvert que j'en mangeais trop. L'effet était néfaste, d'un côté je prenais un peu trop de sucre pendant la journée, et d'un autre, un grand volume de fruits ne substitue pas vraiment une nutrition correcte, alors j'avais plus faim que jamais et plus souvent que jamais. Maintenant je mange des fruits, préférablement de saisons et le plus local possible, mais avec mesure. 

* Moins de laitiers sans regrets. Le régime d’un yogi me donnait droit de manger du beurre, du lait, du yogourt et spécialement du Lassi. Aujourd'hui j'expérimente un besoin de contrôler la prise de laitiers. Le lait, autant que les autres produits d'origine animale, ont beaucoup des avantages mais n’est pas le meilleur carburant pour nous. D'une part ils nous donnent beaucoup d'énergie et de nutriments, mais les produits dérivés de la digestion de ces aliments sont assez toxiques. Ma résolution, un peu de lait de temps en temps si nécessaire, et du Lassi dans le meilleur des cas, mais pas tous les jours, pas en excès. 

* De l'eau en abondance. J'ai appris à boire, vraiment. Il m'a toujours semblé important de boire de l'eau, une eau de bonne qualité, mais dans la pratique j’étais loin du minimum recommandé. Aujourd'hui je bois de l'eau, je me demande si je veux de l'eau à chaque fois que je reçois des signaux comme faim ou même fatigue. Boire, boire, boire... Mais pas seulement, boire une eau de bonne qualité est sans doute le plus important !

* Fini les Grignotages & Co. Je ne sais pas comment je suis arrivé là, mais après la naissance de Lila, les petits gâteaux, galettes de maïs et tout sort de compensation pour le manque de sommeil et sans doute des carences, les "pick me up" se sont installés dans mon quotidien. Il n'y avait rien de méchant mais quand même, je suis arrivé à un point où je pouvais parfaitement substituer un repas par des galettes de maïs, pas un bon exemple, je le sais. Comment j'ai réussi à me débarrasser de cette habitude ? Plus facilement qu'on le penserai : En buvant plus d'eau que d'habitude et surtout en mangeant vraiment lors de mes trois repas. 

* 50% de crudités au lieu de 20%. Selon la Ayurveda je suis du type Vata (assez légère, avec une constitution plutôt petite et avec une tendance à avoir un mental agité) alors j'ai mangé en conséquence pendant beaucoup de temps, pour compenser l'excès d'air de d'éther, donc peu de crudités, plus des aliments riches et des graisses nourrissantes comme le Ghee et les huiles de sésame, avocat, etc. Aujourd'hui je prend plus de crudités en privilégiant les salades et légumes très vertes toute crues : Brocoli, épinard, chou frisé, cresson, roquette et tout sort de pousses. Je vous en parlerai plus tard... Ça mérite un post, ou plusieurs !

Mais pas tout à changé...

* No aux Champignons. Avant je croyais que je suivais les prescriptions du régime yogi, selon lesquelles les champignons sont des moisissures. On en mange pas de la nourriture vieille ou fermenté (oui vinaigres, vins, bières sont aussi bannis). Je reste fidèle, et je crois que je le serai toujours parce que je n'aime pas les champignons, leur texture parfois m'est tout simplement impossible. 

* La solitude du sucre. Ça ne sert à rien de manger des sucres, mais l'habitude. j'en mange de moins en moins mais ça m'arrive de succomber ... Au moins je continue à ne pas les mélanger avec le reste... Fruits et gâteaux solitaires c'est toujours mieux.

* Température ambiante. Ben oui, je ne bois pas des trucs froids et mon frigo est éteint depuis toujours. 

* Mon Kitchari. Ceci reste le repas N° 1 à la maison. Favoris de Lila, moins de Mihai (mon mari), le kitchari est une valeur sure à la maison. 

Je reviens très vite pour finir avec de retour, donc avec le troisième volet. 

 

Le doux retour: Part I

Ça fait déjà presque 3 ans que j'ai arreté de nourrir ce blog. La naissance de la petite Lila, née en 2007, a reorganisé mes priorités. Avec elle je n'avais pas forcement le temps de faire tout ce qu'un blog exige, et dans le cas de l'invité vegetarien specialement cuisiner comme avant. La cuisine était devenue juste un espace de survie, laissant derriere toute envie d'experimentation, et puis les photos, les textes, et la gestion en général. Après deux longues années de fatigue et beaucoup de voyages (plus un demenagement) j'ai du arreter d'être l'invité vegetarien qui pouvait partager honnetement avec vous toutes ses aventures aux légumes dans un monde assez omnivore. Ce n'était pas la première fois que je faissais une parenthèse à mon régime, la première lorsque j'avais une vingtaine d'années, mais cette fois-ci je me suis plus que jamais sentie très appellée à revoir toutes les regles selon lesquelles j'avais vecu jusqu'à là. 

C'était compliqué pour moi de maintenir mon régime végetalien sans perdre beaucoup dans mon alimentation, tellement necesaire lorsque j'allaitais. En dehors de la maison ce qui me restait pour manger lorsqu'on excluait les produits d'origine animale était pas très nourrisant en effet, quelques tomates, un peu de lettue. En plus du besoin de me nourrir correctement, il s'ajoutait à mon calvaire la pression sociale lorsqu'on voyagait ou en famille, qui avaient du mal à comprendre toutes les interdictions qu'un régimen comme le mien impossé, comme laiser de côté les champignons, l'oignon crue, certaines combinaisons des aliments, et les heures de repas, tout ça en plus de la viande et co.

Un beau jour lorsque ma fille (alors qu'elle avait un peu plus de 2 ans et qui avait était strictement vegetarienne jursqu'à ce moment) a gouté une cuisse de poulet qu'on lui avait mis dans les mains lors d'une fête au Venezuela (mon pays d'origine), j'ai dû fermer les yeux et continuer à sourire, en resentant à l'intérieur de moi le besoin de me détendre puisque je souffoquais, tellement j'avais peur que Lila puisse manger quelque chose qui n'était pas dans ma liste. Il était peut-être temps de revoir ce petit univers dans lequel je m'avais enfermé, pas parce que mes ideaux avaient changé au sujet de la non violence ou des benefices de la pureté de ce qu'on mange, mais parce que j'avais besoin de diminuer le stress auquel je soumetais ma vie avec tout mes interdits alimentaires, pas parce que j'étais végétarienne mais plutôt parce que je n'arraivais pas à trouver les grises, comme d'habitude j'étais aux extremes noir ou blanc. C'est ainsi que j'ai commencé à accepter les gâteaux d'anniversaires, bourrés des oeufs et du sucre blanc, et puis à integrer de temps en temps des oeufs dans mes repas, puis à accepter un peu de poulet ici et là, et ensuite j'ai dû accepter que dans certaines occasions du poisson aux restaurants, especialement lors de nos voyages, est bien plus simple qu'un jardin dans mon assiette. 

Après un an d'essai d'être comme les autres, je commençais à sentir le besoin de retourner sur la route que j'avais commencé à parcourir et qui avait eu un impacte formidable dans ma vie. J'étais fatiguée et certainement debousolée, sans limites ma vie commençait à devenir bruillante, sans forme, mon mental très agité, et de moins en moins envie de manger. Pendant cette année d'efforts, pendant laquelle j'ai continué à manger bien sûr beaucoup de légumes avec l'ajout des animaux, tout mon système a été mis en question, et avec beaucoup de coupabilité j'ai continué à essayer de rendre à moi et surtout à mon entourage la vie plus facile, quoique pas vraiment puisque j'étais si malheureusse !

Aujourd'hui, après un retour en force à la vie vegetarienne et je crois que definitif, j'ai envie de partager cette experience et bien plus d'autres, avec tous ceux qui continuent à venir faie un tour chez moi, chez l'invité vegetarien. 

Encore un grand merci à tous ceux qui ont continué à m'encourager de suivre lors de ma longue absence. A très vite !