Pour tout le monde, le végétarisme laisse de côté la viande, la chair des animaux et quelques produits d'origine animale. C'est difficile à accepter comment quelqu'un peut se passer des délices à base d'animaux, mais au moins on comprend, même si en France, la plupart de gens croient que les poissons appartiennent au royaume animal. C'est la seule explication que je trouve au bonheur de ceux qui répondent : « Oui, nous avons beaucoup de choix pour les végétariens, de très bons poissons ».
Malgré mes efforts pour le rendre clair et le temps, ma famille se plaint toujours de ne pas pouvoir suivre mon régime, parce qu'en plus des animaux y compris les oeufs, je ne mange non plus une longue liste d'autres aliments : champignons, alcools, radis, oignon, ail, poivron, tomate, aubergine, surgelés, glacés, conserves, réchauffés et gazeuses.
La raison ou plutôt les raisons proviennent, tout comme mon végétarisme, de ma pratique de yoga, et ensuite de l'intégration à mon alimentation de certaines bases ayurvédiques, selon ma constitution.
Mais pour faire simple, voici les justifications de mon régime :
1- Prana : grâce au yoga, j'ai arrêté la viande parce que la pratique en elle-même se voit favorisé par un régime léger et qui apporte du prana, de l'énergie. On ne se nourrit pas seulement parce que c'est bon de manger trois fois par jour des plats très succulents, mais parce que les aliments nous offrent du prana, de l'énergie, nécessaire au fonctionnement du corps matériel mais aussi plus subtil, comme le mental. Le prana est seulement présent dans les aliments frais. Alors en général, je ne mange pas des aliments morts, comme la viande, les surgelés, les précuites, les conserves, les restes de plus de une journée et les fermentés. Si nous sommes ce que nous mangeons... il vaut mieux éviter des aliments en décomposition.
2- Ahinsa : ça veut dire la non-violence en sanscrit. Voici une des principales raisons pour ne pas manger des produits animaux, même si je consomme des produits laitiers (lait, fromages frais et yogourt) qui font partie de l'alimentation yogique depuis toujours, environ 5000 ans. Mais pour pouvoir garder ces produits d'origine animale aujourd'hui, dans notre ère industrielle de production à grande échelle, il faut les consommer bio, pour ne pas soutenir l'élevage et la production de ces produits dans des conditions violentes pour les animaux. C’est d’ailleurs la même chose pour les végétaux. Les consommer bio est une façon de soutenir aussi la protection de l'écosystème. Si nous sommes ce que nous mangeons... Il vaut mieux éviter des aliments produits dans la souffrance d'autres êtres vivants.
3- Méditation : Pour pouvoir méditer, ou plutôt pour pouvoir essayer la méditation, il convient un mental calme. D'ailleurs on commence la pratique de la méditation avec le seul exercice de faire venir le mental dans un état de vide, loin des pensés. C'est très difficile, en tout cas pour moi. C'est pourquoi j'évite des aliments qui pourraient en plus stimuler ou agiter mon mental: l'alcool, le café, le thé, les oignons et sa famille, les radis, trop d'épices, les grignotages. En plus des aliments, je suis, ou j'essaie de respecter les horaires des repas et le temps nécessaire à digérer quelque chose. Donc je ne mange pas à n'importe quelle heure et dans n'importe quelle condition. Si nous sommes ce que nous mangeons... Il vaut mieux éviter tout aliment ou contexte stimulant pendant le repas.
4- Ayurveda : Depuis un certain temps, j'essaie aussi de suivre un régime ayurvédique (science indienne de la guérison et partie du système du yoga). L'ayurveda m'impose de manger selon ma constitution, à savoir avec une prédominance Vata. Ce qui veut dire que j'ai une tendance naturel à avoir les éléments air et éther en plus grand quantité que les éléments eau, terre et feu. Ce qui fait de moi quelqu'un de très instable avec tendance à ne pas pouvoir rester dans une seule activité pendant beaucoup de temps. Mais en surplus, comme tous les individus avec un déséquilibre Vata, j'ai une digestion très irrégulière. Je suis alors un régime Anti-vata, qui privilégie les aliments cuits sur les crudités et les fruits, que je ne mange pas après 18h, aussi comme les produits laitiers, spécialement les fromages. J'évite de manger aussi des aliments croquants comme le pain grillé ou le popcorn, même si je suis fan de tout ce qui fait « crunch ». On a tendance à nourrir ce qu'on est !
Quelques aliments que j'essaie de manger avec modération sont ceux qu'on appelle « Nightshades » (je ne connais pas le nom en Français, mais c'est la famille des solanacées) : tomate, piment, pomme de terre et l'aubergine. Mais sont aussi partie de la famille, le tabac et des poisons comme la belladone et la pomme de Pérou. Ces produits sont généralement très difficile à digérer, et même un peu toxiques, puisqu’ils contiennent aussi de la nicotine, en quantités beaucoup plus petites que le tabac. Je ne mange pas non plus trop de dérivés de soja, qui sont très difficiles à digérer pour moi. Il y a aussi les mélanges que je ne fais pas, que selon l'ayurveda, sont la cause d'une mauvaise digestion, qui se compte parmi les principales causes des problèmes de santé plus graves. Si nous sommes ce que nous mangeons… Il vaut mieux éviter tout ce qui puisse générer des déséquilibres dans le corps et l'esprit.
Comme disent les membres de ma famille, il y a trop d'interdictions pour qu'on arrive à suivre. Ils ont raison. C'est pourquoi, comme partie de mon régime, je travaille aussi la capacité de m'adapter selon les circonstances. Ça veut dire que j'oublierai toutes ces interdictions sauf celle de la viande et les animaux, dans le cas où il serait nécessaire. Et croyez-moi, c'est toujours nécessaire, parce que même dans les restaurants végétariens, la plupart de plats ont comme thème central des champignons, ce dernier l'aliment végétal le plus goûteux pour les non-végétariens. Devinez pourquoi, c'est un aliment dans la même famille que la moisissure, il pousse dans le noir et l'humidité, et sans doute doit son bon goût à une certaine décomposition, très naturelle sans doute.
Rien de tout ça n’est venu tout d’un coup, donc ce n’est pas difficile du tout pour moi de continuer à évaluer mon régime et l'adapter à mes besoins. Je dois avouer qu'il y a des choses que je n'ai pas mis à la poubelle comme mes chaussures en cuir, pour soutenir la non-violence, donc il y a encore des choses que je dois encore intégrer à mon quotidien. Mais, quand il s’agit d’être l’invité de quelqu’un, je mange en évitant des excès de tout ce qui change de mon régime, mais je mange quand même, en sachant que la souplesse est aussi quelque chose à cultiver.
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